Rapport CRC ADIA 2016

SYNTHESE

La chambre régionale des comptes d’Auvergne, Rhône-Alpes a procédé à l’examen de la gestion de l’agence iséroise de diffusion artistique (AIDA) pour les exercices 2009 à 2013.

Cet établissement public de coopération culturelle (EPCC) a été créé en 2004 par le département de l’Isère, la communauté de communes de Bièvre-Liers et la commune de la Côte-Saint-André pour assurer la gestion du festival Berlioz, jusqu’alors confiée à une association.

L’EPCC est fortement soutenu par le département de l’Isère, qui lui octroie une subvention de 2 M€, soit 70 % des produits de gestion courante. Dans une moindre mesure, la communauté de communes Bièvre Isère, la commune de la Côte-Saint-André, la région Rhône-Alpes et l’État concourent également à son financement.

L’activité de l’agence s’est rapidement diversifiée au-delà de cet évènement emblématique : en 2005, le département lui a confié l’organisation des tournées du « Chapiteau de l’Isère », puis en 2006, la mise en place de la politique en faveur des musiques actuelles, dont le festival « Les Allées Chantent ». Des concerts ont été progressivement organisés dans des lieux patrimoniaux ou sites remarquables sur l’ensemble du département et, en 2012, un partenariat s’est noué avec la Cité de la musique (Philharmonie de Paris) pour développer le projet DEMOS Isère, dispositif d’éducation musicale orchestrale à vocation sociale.

La chambre constate que l’organisation administrative de l’établissement peut être améliorée. Le rôle du conseil d’administration n’est pas suffisamment affirmé dans la définition du projet de l’agence. Par ailleurs, les objectifs assignés à l’établissement par le conseil d’administration devraient être assortis d’indicateurs permettant de mieux évaluer l’activité de l’agence.

La gestion administrative et financière manque de rigueur sur certains aspects : suivi budgétaire et comptable, organisation des régies, gestion de la commande publique. La situation financière se dégrade en fin de période. Si le résultat global de l’activité est légèrement positif depuis 2011, les financements extérieurs (subventions, partenariats et mécénats) ne compensent pas l’insuffisance des recettes issues de l’activité artistique.

Les enjeux à venir se situent dans la réalisation d’activités artistiques, culturelles et sociales répondant aux défis posés par les évolutions territoriales annoncées, et ce dans un contexte financier plus contraint ; la baisse possible de dotations publiques devra être compensée par des recettes nouvelles et les apports du mécénat privé.

                                                   RECOMMANDATIONS

  1. renforcer le rôle du conseil d’administration dans la définition des orientations stratégiques, de la politique tarifaire et de la politique d’invitation ;
  2. améliorer le suivi budgétaire et la fiabilité des comptes ;
  3. assurer un meilleur contrôle de la régie d’avances et de recettes.