Rapport Centre Pompidou 2015

RESUME SYNTHETIQUE

Créé en janvier 2010 par Metz Métropole, la région Lorraine, la ville de Metz, l’Etat et le Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou (CNAC GP) sous forme d’établissement public de coopération culturelle, le Centre Pompidou-Metz est un centre d’art et de culture dédié à la découverte de la création artistique du XXème siècle, installé dans un bâtiment ad hoc, propriété de l’agglomération Metz Métropole, qui le met gracieusement à disposition. Organisme associé au CNAC GP, il a notamment vocation à mettre en valeur les œuvres détenues par ce dernier, dans le cadre d’une programmation annuelle qu’il détermine librement.

Initialement basée sur une programmation pluridisciplinaire adossée sur quatre à six expositions temporaires par an, sa stratégie culturelle s’est légèrement infléchie en 2014, avec l’organisation d’une exposition d’une durée de 18 à 24 mois, afin de contenir les coûts de production et d’éviter les effets déceptifs d’éventuels « temps morts » entre deux expositions. Structure juridiquement autonome, le Centre Pompidou-Metz jouit de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il emploie environ 55 agents et disposait de 11,7 M€ de recettes globales, en 2013. Le financement de son fonctionnement est exclusivement issu des contributions des collectivités locales à hauteur de 9M€ et des recettes propres générées par l’activité (billetterie, mises à disposition d’espaces, mécénat).

La participation de l’Etat et du CNAC GP réside dans le prêt à titre gracieux des œuvres du Musée National d’Art Moderne Georges Pompidou.

Si la phase de préfiguration, qui a précédé sa création, a permis de définir la stratégie artistique, elle s’est toutefois avérée insuffisante d’un point de vue financier et administratif, en raison des difficultés rencontrées par les membres de l’association de préfiguration pour déterminer le niveau du budget de fonctionnement, définir une structure juridique adaptée et associer la région Lorraine à son financement. Il en résulte des statuts incomplets, sources de divergences entre les collectivités à la suite de la décision de la région Lorraine de réduire d’un million d’euros le montant de sa contribution à compter de 2014. L’établissement se trouve dans une impasse financière pour 2014 et les années suivantes, alors que sa programmation 2015, 2016 et 2017 est en cours de finalisation, que des engagements sont d’ores et déjà pris envers des prestataires et des institutions muséales et que le départ de son directeur est intervenu le 13 juin 2014.

La gestion de l’établissement pâtit de l’absence d’outils de pilotage stratégique et de procédures de contrôle interne, qui aboutissent à d’importants dysfonctionnements, notamment sur la chaîne de facturation. En effet, s’agissant des mises à disposition, l’établissement émet ses titres tardivement et, de fait, encaisse les produits dans des délais trop importants (de 2010 à 2012, 40 % des encaissements ont eu lieu plus de 100 jours après la mise à disposition des espaces). Cette situation aggrave ses difficultés de trésorerie, générées par le rythme de versement des contributions des collectivités locales. Les graves lacunes relevées dans la gestion des régies, en particulier la régie de recettes de la billetterie, montrent que l’EPCC n’a pas pris totalement en compte son statut d’établissement public. Si celui-ci offre de nombreux avantages en termes de coopération par rapport à d’autres modes de gestion, il impose le respect des dispositions applicables, notamment en matière budgétaire et comptable.

Après trois années d’activité, l’EPCC s’est trouvé confronté, en 2012, à une situation de déficit qui l’a contraint à puiser dans ses réserves de fonctionnement. Si l’année 2013, modulo les anomalies qui affectent la fiabilité des comptes, fait apparaître un solde de fonctionnement positif, une réflexion approfondie doit être menée dans les délais les plus brefs sur le financement nécessaire au fonctionnement de l’établissement, à l’heure où les collectivités locales mettent en cause le niveau de leurs contributions. Le départ du directeur nécessite d’urgence une réflexion du conseil d’administration sur le recrutement d’un nouveau directeur, sur lequel repose la stratégie culturelle et la programmation et de facto le niveau des charges.