Le musée du Louvre-Lens, inauguré le 4 décembre 2012, situé au 26ème rang par le New York Times dans son classement des destinations mondiales incontournables, a connu, malgré une signalétique déficiente autour du site, une fréquentation supérieure aux prévisions, avec un million de visiteurs en à peine plus d’un an, principalement grâce à l’accès à la Galerie du temps, dont l’entrée est gratuite. Après sa construction, dont la maîtrise d’ouvrage appartenait à la région Nord – Pas-de-Calais, le fonctionnement de l’établissement public de coopération culturelle (EPCC) créé pour gérer le musée pèse sur les mêmes financeurs : la région, à hauteur de 80 %, ainsi que la communauté d’agglomération de Lens-Liévin (CALL) et le département du Pas-de-Calais, à raison de 10 % chacun. Préalablement à la création de l’EPCC, un protocole d’accord, signé en 2005 entre la région et le musée du Louvre (ML), a octroyé à ce dernier un rôle déterminant sur la politique scientifique et culturelle du Louvre-Lens, ce qui a conduit à des statuts qui se sont écartés du cadre légal et réglementaire applicable à ce type d’établissement. La pratique montre un fonctionnement en bonne intelligence, notamment, entre les élus locaux et les représentants du Louvre. Les fonctions administrative, budgétaire et comptable de l’EPCC ainsi que les modalités de gestion du restaurant et de la cafétéria peuvent être améliorées.
Les conditions dans lesquelles il occupe les lieux, propriété de la région, soulèvent des questions, notamment juridiques et comptables. Ses perspectives financières, soumises à de fortes contraintes, devront prendre en compte la baisse de la fréquentation qui, probablement, succèdera au très fort niveau constaté à l’ouverture du musée. L’externalisation de certaines fonctions devrait permettre une adaptation à la baisse d’une partie des dépenses.
Inversement, sur les fonctions non externalisées, la masse salariale augmentera mécaniquement du fait de l’avancement des agents publics aujourd’hui en début de carrière. Maintenir l’engouement initial et fidéliser le public, dans le cadre d’une politique culturelle et touristique adaptée, constituent des enjeux forts. En ce sens, l’équilibre entre les différentes utilisations possibles de la Scène reste encore à définir