Quelques mois après la décision du Comité national de liaison d’ouvrir un chantier sur l’évaluation, France stratégie lançait un cycle de six séminaires sur l’évaluation des politiques publiques. C’est donc une opportunité pour le Comité national de liaison d’investir maintenant ces questions en pouvant nous appuyer en partie sur ces premiers travaux. L’évaluation est un thème récurrent dans l’action publique et a souvent été liée à la modernisation, à l’innovation et au changement. Vu les évolutions du contexte institutionnel actuel, en particulier avec l’application de la loi NOTRe, il n’est pas étonnant de retrouver l’évaluation comme l’un des sujets centraux de la gouvernance des établissements publics de coopération culturelle.
S’engager résolument dans l’évaluation sans l’idéaliser
Depuis près de 15 ans, le Comité national de liaison met tout en œuvre pour soutenir les établissements dans leur capacité à projeter leurs projets sur un temps long, de 3 à 5 ans au moins. La gouvernance et le fonctionnement des EPCC sont rythmés par des changements réguliers :
- au sein même du Conseil d’administration par la désignation des représentants des collectivités publiques, après chaque période électorale, et au moment du renouvellement des mandats des administrateurs présents en qualité de Représentants du Personnel ou de Personnes Qualifiées ;
- au sein de l’équipe de direction avec la particularité du mandat limité dans le temps donné à la directrice ou au directeur de l’établissement ; et renouvelé par le Conseil d’administration par période de trois ans.
Chaque acteur en présence dans un établissement public de coopération culturelle s’inscrit dans une temporalité différente. Depuis plusieurs années, ces établissements sont parvenus à stabiliser en partie le rythme de leurs décisions, avec les ordres du jour des Conseils d’administration : le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), le vote du Budget Primitif (BP) et des Décisions Modificatives (DM), le vote des Comptes Administratifs (CA) et l’approbation du bilan annuel. À l’image d’une collectivité territoriale, chacune des décisions permet de faire un point sur l’avancée des projets et sur les difficultés rencontrées. Cette gouvernance de l’établissement fonctionne cependant sans réelle évaluation, rendant parfois difficile l’ajustement du projet de coopération politique entre les partenaires publics.
L’évaluation ne peut pas être réduite à un simple exercice statistique. C’est un moment de traduction et d’interprétation du lien existant entre les ambitions d’un projet politique porté par les acteurs publics, d’un projet d’orientations culturelles et artistiques porté par un directeur, des projets d’activités et de services, des moyens humains, logistiques et financiers affectés au projet et les résultats obtenus en termes d’effets.
L’équipe éditoriale : Thierry BORE, directeur Spectacle Vivant en Bretagne (Rennes) Frédéric DOMENGE, directeur de La Barcarolle (Saint-Omer) Anne DUPONT, responsable développement, CDP Finistère (Daoulas) Philippe GERMAIN, directeur général de CICLIC (Château Renault) Philippe IFRI, directeur Chemins du Patrimoine en Finistère (Daoulas) Annaïck Le RU, directrice générale adjointe de CICLIC (Château Renault) Vincent ROCHE LECCA, directeur du Théâtre de Bourg-en-Bresse et Didier SALZGEBER, Atelier VersoCulture – délégué général du Comité.